jeudi 24 mars 2011

UMP / Vont-ils lever l’excommunication qui pèse sur nous ?


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UMP / Vont-ils lever l’excommunication qui pèse sur nous ?
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Michel Garroté
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Comme c’est amusant ! Lorsque Sarkozy a commencé à me décevoir très sérieusement (j’avais, c’est vrai, soutenu sa campagne, contre Segolenita, en 2007…), j’ai appelé, avec quelques amis, sur ce blog, à la création d’une « plateforme commune sur l’essentiel ». Une plateforme commune pour défendre la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne (culture libre et laïque ; et, donc, pas religieuse…).
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Une plateforme devant rassembler, d’une part, l’aile droite de l’UMP ; et d’autre part, les Divers Droites situés entre l’UMP et le Front National.  Ou si l’on préfère, une plateforme avec l’aile droite de l’UMP, avec la droite située à droite de l’UMP, avec la droite située à gauche du Front National et avec l’aile modérée du Front National. Bref, trêve de pinaillages, peu importe, je voulais une formation de droite, un point c’est tout.
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C’était en avril 2008.
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Et à l’époque, c’est tout juste si je ne me suis pas fait excommunier, par tout le monde ou presque.
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Avec mes amis, nous nous étions donné un premier rendez-vous, en avril 2008, dans un restaurant parisien, boulevard St-Antoine. J’avais, à nouveau, discuté le projet, avec Guy Millière et Jean-Patrick Grumberg, en 2010, dans une brasserie parisienne, boulevard de Bercy (tout un symbole…).
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Dans la foulée, j’ai créé, en 2010, notamment avec notre amie l’historienne Bat Ye’Or et avec notre ami Jean-Patrick Grumberg, l’Alliance judéo-chrétienne pour Israël (AJCI), une alliance laïque et non pas religieuse (je précise, juste en passant…). Il faut dire, à ce propos, que j’avais – tout de même – été estomaqué, par l’accueil somptueux réservé, en France, d’abord au dictateur libyen Kadhafi, et, ensuite, au dictateur syrien Al-Assad.
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Or, voici que maintenant – nous sommes fin mars 2011 – notre projet de plateforme commune, jadis répudié, commence à faire sont petit bonhomme de chemin. Comme c’est amusant ! N’est-ce pas ?
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Ainsi, concernant les difficultés de l’UMP, la revue de presse LSB signale que Jean-Christophe Fromantin, devenu maire DVD de Neuilly-sur-Seine à la barbe de l'UMP, est largement en tête à Neuilly-Nord où il devance l'UMP. A cet égard, rappelons que notre ami Philippe Karsenty est devenu maire-adjoint de Neuilly, lui aussi, « à la barbe » de l’UMP.
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Et rapelons, aussi, que notre ami Philippe Karsenty est candidat indépendant pour représenter une partie des Français de l’étranger (y compris ceux d’Israël) à l’Assemblée nationale en 2012 (j’ignore qui demandera à représenter les Français de Suisse, car oui, je vis en Suisse, à l’Assemblée nationale et donc j’ignore si je voterais – ou ne voterais pas – aux législatives en 2012 ; dans la foulée, je ne sais pas encore si je voterais – et si oui pour qui je voterais – aux présidentielles d’avril et mai 2012. Non mais je dis ça juste en passant vu qu’on me pose souvent la question sans jamais prendre note de ma réponse).
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Dans ce contexte de crise à l’UMP, Jean-Christophe Fromantin, cité plus haut, déclare à Nouvelles de France’ : « Il est clair qu’on assiste à la fin d’un cycle mais qui correspond à l’état actuel du parti qu’est l’UMP aujourd’hui. Quand les partis ne se régénèrent pas, dès qu’il y a une faille, tout le monde se tape dessus pour essayer de s’en sortir. Je ne sens pas les hommes de ce parti transcendés par des valeurs communes, qui passeraient avant leurs intérêts personnels. Je crois que c’est le contraire en ce moment. C’est bien là le problème ».
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Sous le même registre, la revue de presse LSB signale que selon Arnaud Folch, la droite est au bord de l'explosion. Sur la même ligne que Fillon, nombreux étaient ceux, dans la majorité, à avoir déjà exprimé leur désaccord avec le ‘ni PS-ni FN’ : le président du Sénat Gérard Larcher, les ministres Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez, le président du Nouveau Centre Hervé Morin, celui du Parti radical, Jean-Louis Borloo (bref, l’aile gauche de l’UMP).
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Il y a donc, en gros, à l’UMP, ceux qui considèrent que le PS et le FN, c’est aussi mauvais l’un que l’autre. Et il y a ceux qui pensent qu’il faut voter PS et que le FN c’est la peste. Dans l’aile droite de l’UMP, on ne dit pas qu’il faut voter PS et on ne dit pas que le FN c’est la peste. Dans l’aile droite de l’UMP, on dit plutôt, un peu, l’inverse.
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Par exemple, le collectif UMP des députés de La Droite populaire et divers autres députés défendent une ligne dure vis-à-vis du PS et de ses alliés. « Il faut refuser toute connivence avec la gauche », résume notre ami le député-maire UMP Claude Goasguen. « Nous ne participerons à aucun front républicain et ne reporterons aucun suffrage sur les candidats de la mafia socialiste », annonce, dans un communiqué, le CNI (apparenté UMP).
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« Aujourd’hui », note un député de La Droite populaire (apparentée UMP), le parti (UMP) est clairement coupé en deux et je ne vois pas très bien comment nous pourrons recoller les morceaux ». Enfin, notre Ami Alexandre del Valle, de La Droite Libre, au sein de l’UMP, a toujours analysé avec courage, compétence et lucidité les problèmes que peut poser l’idéologie islamique.
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L’idée d’une « plateforme commune sur l’essentiel » ne serait-elle plus passible d’excommunication ?
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Michel Garroté
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mardi 8 mars 2011

C’est la faute aux Juifs


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C’est la faute aux Juifs
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Par Michel Garroté depuis Tel Aviv
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Les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus. Je lis cela dans la presse depuis plusieurs jours. A vrai dire, j’ai déjà lu cela une première fois, en 1983, à Jérusalem, au temps de mon passage, de l’athéisme, à la croyance des catholiques. Croyance des catholiques, à laquelle j’adhère, encore aujourd’hui, en 2011.
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J’ai déjà lu, en 1983, que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus. Concrètement, j’ai déjà lu cela, en 1983, dans le catéchisme de l’Eglise catholique, dans les récits évangéliques, dans les écrits de saint Bernard de Clairvaux et dans les écrits de Jacques Maritain.
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La vraie question n’est donc pas : pourquoi annonce-t-on - en 2011 seulement - que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus ?
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La vrai question est : pourquoi, malgré le fait que l’Eglise catholique affirme - depuis toujours - que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus, pourquoi, malgré cela, certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont-ils considéré et considèrent-ils encore, que les Juifs étaient - et demeurent - collectivement responsables de la mort de Jésus ?
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Mais revenons d’abord au fait que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus.
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Ainsi donc, comme je l’ai mentionné ci-dessus, l’on nous annonce, ces jours-ci, dans les médias, que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus. Cette affirmation - j’insiste encore une fois - n’est pas aussi nouvelle que le croient certains.
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En effet, le catéchisme de l’Eglise catholique, au point 597, stipule qu’en tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus, complexité manifestée dans les récits évangéliques - et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès, Judas, le Sanhédrin, Pilate, péché personnel que seul Dieu connaît - on ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des Juifs de Jérusalem, malgré les cris d’une foule manipulée (cf. Mc 15, 11) et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cf. Ac 2, 23. 36 ; 3, 13-14 ; 4, 10 ; 5, 30 ; 7, 52 ; 10, 39 ; 13, 27-28 ; 1 Th 2, 14-15).
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Le catéchisme de l’Eglise catholique, toujours au point N° 597, précise que Jésus lui-même, en pardonnant sur la croix (cf. Lc 23, 34), et, Pierre, à sa suite, ont fait droit à "l’ignorance" (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple "Que son sang soit sur nous et sur nos enfants" (Mt 27, 25) qui signifie une formule de ratification (cf. Ac 5, 28 ; 18, 6), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l’espace et dans le temps. Voilà donc la vision défendue par le catéchisme de l’Eglise catholique au point N° 597.
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En fait, selon la vision de l’Eglise catholique, tous les pécheurs furent les auteurs de la passion du Christ. Le catéchisme de l’Eglise catholique, au point N° 599, stipule que la mort violente de Jésus n’a pas été le fruit du hasard dans un concours malheureux de circonstances. La mort de Jésus appartient au mystère du dessein de Dieu, comme saint Pierre l’explique aux Juifs de Jérusalem dès son premier discours de Pentecôte : " Il avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu" (Ac 2, 23).
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Dans cet esprit, l’Église catholique a rappelé - au Concile Vatican II - que ce qui a été commis durant la passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu, ni maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture (Document NA 4 du Concile Vatican II).
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Revenons maintenant à la vrai question qui est : pourquoi, malgré le fait que l’Eglise catholique affirme - depuis toujours - que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus, pourquoi, malgré cela, certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont-ils considéré et considèrent-ils encore, que les Juifs étaient - et demeurent - collectivement responsables de la mort de Jésus ?
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Le travail des idées, sur ce point précis, reste ardu. Car, certains catholiques, vont alléguer, que leur Eglise, n’a jamais été antisémite, vu que les textes, de cette même Eglise, n’ont jamais été antisémites. Ce à quoi les Juifs rétorqueront avec raison : mais alors, pourquoi certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont-ils considéré et considèrent-ils encore, que les Juifs étaient - et demeurent - collectivement responsables de la mort de Jésus ?
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Personnellement, je serais heureux, le jour où les historiens et les sociologues, parviendront, à répondre à cette question concernant l’Eglise catholique, sans toujours chercher, tantôt à accabler des coupables, tantôt à les absoudre. Je trouve, en effet, regrettable, que des historiens de l’Eglise catholique et des sociologues de l’Eglise catholique, portent un jugement, sur les acteurs d’événements passés ou présent. Car il est évident que certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont considéré et considèrent encore, que les Juifs étaient - et demeurent - collectivement responsables de la mort de Jésus.
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L’histoire en témoigne et personne ne peut nier cela. Le travail des historiens et des sociologues, n’est donc pas, de condamner les coupables ; ou de les acquitter. Pour  nous éclairer sur ce qu’il faut acquitter ou condamner, il y a la philosophie, la morale et la justice. Ce que doivent accomplir les sociologues et les historiens, c’est un travail de recherche sur les raisons - temporelles et spirituelles - qui sont à l’origine, de l’antisémitisme et de la judéophobie, dans l’Eglise catholique, à travers les âges. A cet égard, deux faits ont profondément marqué l’histoire du siècle passé : d’abord la Shoah ; et ensuite, la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs.
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La Shoah n’a pas eu lieu au Rwanda ou au Soudan. La Shoah a eu lieu en Europe. Et l’Europe était, au temps de la Shoah, un continent de culture judéo-chrétienne. La « création » de l’Etat d’Israël en 1948 n’était pas une « création ». On ne peut pas « créer » deux fois la même chose. Cette « création » était la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs.
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La Shoah n’est pas « la cause » de la « création » de l’Etat d’Israël, de la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs. La Shoah a, certes, contribué, à la prise de conscience, chez les Juifs, qu’il était temps de rentrer au pays, pour ceux d’entre eux qui le désiraient. Mais la Shoah n’est pas « la cause » de la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs.
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C’est sous cet angle de vue, que les historiens de l’Eglise catholique et les sociologues de l’Eglise catholique parviendront, peut-être, un jour, à nous expliquer, pourquoi, certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont considéré et considèrent encore, que les Juifs étaient - et demeurent - collectivement responsables de la mort de Jésus.
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Ma suggestion est terriblement audacieuse.
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Elle va même faire hurler certaines et certains.
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Par Michel Garroté depuis Tel Aviv
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