jeudi 27 mai 2010

Chrétiens pour Israël

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Par Michel Garroté
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Jeudi 27 mai 2010 – 14 Sivan 5770
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Je rediffuse le présent article, déjà publié antérieurement, dans une version complétée et actualisée. Le présent article fait office de « réponse définitive » ; ou si l’on préfère, il fait office de « texte fondamental » ; ou encore, pourquoi pas, il fait office de « testament spirituel et politique » (on ne sait jamais, pas vrai ?). Etant donné que je suis catholique, le présent article se concentre sur la relation entre judaïsme et catholicisme. Cela dit, cet article, par extension naturelle, concerne tous les amis d’Israël.
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Le présent article est long. Rien ne vous oblige à le lire en entier. Et rien ne vous oblige à le lire en une fois. Il comporte dans sa première partie quatre documents. Libre au lecteur de passer directement à la deuxième partie.
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On nous demande encore et toujours (syndrome kafkaïen à tendance maniaco-dépressive) en quoi nous sommes catholiques. En réalité cette demande est aussi - souvent - un reproche. Reproche de quel droit et pourquoi ?
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Car on prétend nous reprocher notre catholicité sous le prétexte fallacieux que nous sommes également « sionistes » et « néoconservateurs » (deux formules qui sont synonymes de « pestiférés » lorsqu’elles sortent des grandes bouches de la galaxie gauchisante). En clair on prétend décider à notre place que si nous sommes « sionistes » (en faveur d’un Etat d’Israël aux frontières réellement défendables) et « néoconservateurs » (dans la lignée de Norman Podhoretz et George Weigel), nous ne pouvons pas être en même temps catholiques.
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Or, il se trouve que les 14, 18 et 19 septembre 2007 j’ai publié un article en trois parties intitulé « Un catholique peut-il être sioniste ? ». Le 14 novembre 2007 - dans un entretien - j’ai notamment répondu à la question « Depuis quand et en quoi es-tu catholique ? ». Le 8 juillet 2008, j’ai publié un article expliquant notamment que parmi les néoconservateurs figurent aussi bien des juifs que des protestants et des catholiques. Bref entre le 14 septembre 2007 et le 8 juillet 2008, j’ai publié cinq documents qui démontrent la compatibilité entre catholicisme, sionisme et néoconservatisme. J’ai également écrit d’autres articles sur le catholicisme entre avril 2007 et juillet 2008.
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Mais on nous demande encore et toujours (syndrome kafkaïen à tendance maniaco-dépressive) en quoi nous sommes catholiques. Je vais de ce fait reprendre ici mes divers articles sur ce thème en les complétant et en les actualisant. Et dorénavant je ne répondrai plus systématiquement à la sempiternelle question de savoir en quoi nous sommes catholiques. Je répondrai simplement en renvoyant le lecteur au présent texte qui fait office de réponse définitive ; ou si l’on préfère, qui fait office de texte fondamental ; ou encore, pourquoi pas, qui fait office de « testament politique » (on ne sait jamais, pas vrai ?).
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Le présent texte fait donc office de réponse définitive à une question, qu’on nous pose rarement par sincère curiosité, et souvent par pure malveillance. Je pars du principe que ma réponse définitive reflète aussi - dans les grandes lignes - la pensée défendue par la communauté internaute qui rassemble, entre autres sites et blogues, « drzz.info », « monde-info » et « cathophile ».
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Un catholique peut-il être sioniste ? Quatre documents selon moi aident à comprendre en quoi un catholique peut être - aussi - un sioniste.
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Si le lecteur ne veut pas prendre connaissance de ces quatre documents, il peut passer directement à la deuxième partie du présent article.
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Première partie :
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Le premier document, publié sur voxdei.org rappelle que l’Eglise catholique condamne l’antisionisme comme une forme masquée d’antisémitisme. L’Eglise catholique formule cette condamnation dans une déclaration conjointe rendue publique - mais guère mentionnée par les médias - en juillet 2004 à l’issue d’un forum réunissant juifs et catholiques. La condamnation catholique de l’antisionisme fait ensuite l’objet - le 30 juillet 2004 - d’un article de Shlomo Shamir dans le journal israélien Haaretz. Dans la déclaration conjointe l’Eglise catholique met l’antisionisme en rapport avec l’antisémitisme en 2004 à Buenos Aires lors d’un colloque de religieux, d’universitaires et autres personnalités juives et catholiques. L’antisémitisme est décrété inacceptable quelle que soit sa forme y compris celle de l’antisionisme qui est devenu une manifestation d’antisémitisme souligne la déclaration conjointe. Ilan Steinberg - directeur du Congrès Juif Mondial - un des organisateurs du forum qualifie la déclaration conjointe de moment historique. Pour la première fois l’Eglise catholique reconnaît dans l’antisionisme une agression non seulement contre les Juifs mais contre le peuple juif en tant que tel. D’éminentes personnalités juives qualifient cette déclaration publique de soutien de l’Eglise catholique face à l’antisionisme. Par le passé, le sionisme était qualifié de racisme, et cette déclaration fait maintenant de l’antisionisme lui-même une forme de racisme.
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Le Deuxième document, publié le 12 août 2007 sur terredisrael.com par André Namiech signale que lors d’une conférence organisée à Genève à l’occasion du 59e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël l’abbé Alain René Arbez - responsable auprès de l’Eglise catholique des relations avec le Judaïsme - prononce un discours citant Jean XXIII et Jan Paul II. Non, l’Alliance conclue par Dieu avec Israël n’avait pas été abrogée. Loin d’être une branche morte, les Juifs sont les frères aînés des Chrétiens. La foi juive est intrinsèque au Christianisme, car qui rencontre Jésus, rencontre d’abord le Judaïsme. En 2004, lors d’un symposium à Buenos-Aires, la commission pontificale pour les relations avec le Judaïsme a officiellement condamné l’antisionisme, car la plupart du temps, il n’est que le prétexte à banaliser la haine contre les Juifs par la diabolisation d’Israël. Ce qui est diabolique avec le fanatisme, c’est qu’il invoque des raisons particulières et mensongères pour justifier ses débordements et ses excès. On l’a vu avec le fascisme hitlérien et avec le communisme stalinien ; on le voit aujourd’hui avec l’intégrisme musulman qui a pris à son compte les héritages mortifères qui ont endeuillé la planète, et dont l’antijudaïsme constituait le dénominateur commun.
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Le troisième document, intitulé « Le sionisme et les églises », de Jean-Daniel Chevalier, publié sur primo-europe.org, fait un certain nombre de remarques que je résume ci-après de façon synthétique. Lors du Concile Vatican II sous Jean XXIII l’Eglise adopte une attitude plus positive vis à vis du peuple juif. Le regard change aussi vis à vis de l’Etat d’Israël. L’Encyclique Nostra Aetate qui réhabilite le peuple juif est votée en 1965. Cette Encyclique rappelle que Dieu ne regrette ni ses dons, ni ses appels à son peuple, Israël. Ce climat entraîne une rencontre entre Paul VI et le Président israélien Zalman Shazar en 1964. En 1975 le Vatican envoie un message dans lequel il reconnaît la légitimité du sionisme et de l’Etat d’Israël. En 1993 un pas décisif est franchi. Le Vatican signe avec l’Etat d’Israël un accord fondamental qui scelle la reconnaissance de l’Etat d’Israël, mentionnant également la nature unique de la relation entre l’Eglise catholique et les Juifs. Puis Jean-Paul II plutôt philosémite (ndlr : ami du peuple juif) - tout comme son successeur Benoît XVI - parachèvent un long parcours. Il y a dans le monde catholique un courant favorable au sionisme avec une argumentation positive. La dimension théologique est présente par le fait que le peuple juif est le peuple de l’alliance pour lequel les promesses subsistent. Le philosophe catholique Jacques Maritain œuvre durant de longues années à la lutte contre l’antisémitisme. Maritain fut Ambassadeur de France au Vatican et usa de sa position pour faire avancer le dossier juif dans l’Eglise catholique. Il était un sioniste convaincu. Il est le père spirituel d’un courant favorable au sionisme et à l’Etat d’Israël dans le catholicisme, courant actif en particulier dans l’Amitié judéo-chrétienne. Du côté des catholiques favorables au sionisme, le témoignage du père Emile Shoufani, curé de Nazareth, Arabe palestinien de nationalité israélienne, est assez exceptionnel. Cet homme œuvre ardemment pour la réconciliation des Juifs et des Arabes. Il est un chrétien sioniste engagé, intégrant dans sa démarche une longue méditation sur le destin juif.
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Dans le quatrième document, que je mentionne ci-après (document publié dans la revue Sens N° 8 en août 2004, pp. 419-440), Yves Chevalier présente plus en détail le catholique « sioniste » Jacques Maritain. Je résume ci-après en forme synthétique quelques passages de ce document. Maritain n’a jamais été antisémite. Dans le fameux texte de sa communication devant les participants à la première Semaine des écrivains catholiques Maritain prend soin d’insister à plusieurs reprises sur le fait que la tâche de l’écrivain catholique est d’éclairer l’opinion publique et de lui apprendre à raisonner sans haine. Les passions populaires et les pogroms n’ont jamais résolu aucune question bien au contraire. Il ne faudrait pas que la question juive serve de dérivatif au mécontentement et aux déceptions de l’heure présente de telle manière que le Juif apparaisse dans une sorte de mythologie simpliste comme la cause des maux. Plus la question juive devient politiquement aiguë, plus il est nécessaire que la manière dont nous traitons de cette question soit proportionnée au drame divin qu’elle évoque ; il est incompréhensible que des écrivains catholiques parlent sur le même ton que Voltaire de la race juive, de l’Ancien Testament, d’Abraham et de Moïse. Maritain précise que l’antisémitisme est la peur, le mépris et la haine du peuple juif, et la volonté de le soumettre à des mesures de discrimination. Il y a bien des formes et des degrés d’antisémitisme. Sans parler des formes monstrueuses que nous avons à présent sous les yeux, il peut prendre la forme d’un certain orgueil et préjugé hautain, nationaliste ou aristocratique ; ou de simple désir de se débarrasser de concurrents gênants ; ou d’un tic de vanité mondaine ; voire d’une innocente manie. Aucune n’est innocente, en réalité. En chacune un germe est caché, plus ou moins inerte ou actif, de cette maladie spirituelle qui, aujourd’hui, éclate à travers le monde en une phobie fabulatrice et homicide. Maritain écrit encore qu’il est difficile de n’être pas frappé de l’extraordinaire bassesse des grands thèmes de la propagande antisémite. Les hommes qui dénoncent la conspiration mondiale juive, le meurtre rituel semblent nés pour attester qu’il est impossible de haïr les Juifs en restant intelligent. Maritain écrit aussi que l’émancipation des Juifs, réalisée par la Révolution française, est un fait que les peuples civilisés, pour autant qu’ils veulent rester tels, doivent tenir pour acquis. Pour Maritain lorsque l’antisémitisme se répand parmi ceux qui se disent les disciples de Jésus-Christ il apparaît comme un phénomène pathologique qui révèle une altération de la conscience chrétienne quand elle devient incapable de prendre ses propres responsabilités dans l’histoire et de rester existentiellement fidèle aux hautes exigences de la vérité chrétienne. Alors, au lieu de reconnaître, dans les épreuves et les épouvantes de l’histoire, la visitation de Dieu, et d’entreprendre les tâches de justice et de charité requises par cela même, elle se rabat sur des fantômes de substitution concernant une race entière. L’antisémitisme reste, pour Maritain, la négation même du Message du Christ, ce qui explique que, puisque spirituellement le chrétien est un sémite, il ne peut concevoir un chrétien antisémite. Maritain épouse un Juive et écrit : Je voudrais être Juif par adoption, puisque aussi bien, j’ai été introduit par le baptême dans la dignité des enfants d’Israël (…) je suis des vôtres, oui, - juif par amour, je ne dis pas seulement spirituellement sémite, comme l'est tout chrétien, mais ethniquement juif, lié dans ma chair et ma sensibilité aux tribus d’Israël et à leur destinée ici-bas ». Maritain écrit qu’il y a une relation supra-humaine d’Israël au monde, comme de l’Église au monde. Aux yeux d’un Chrétien qui se souvient que les promesses de Dieu sont sans repentance, Israël continue sa mission sacrée. Israël, comme l’Église, est dans le monde et n’est pas du monde. Ce face à face entre Israël et le monde, et le conflit qui y est inscrit, expliquent l’antisémitisme ; mais le double face à face commun entre Église-Israël et le monde, interdit au Chrétien d’être antisémite.
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Deuxième partie :
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Alors, un catholique peut-il être sioniste ? En ce qui me concerne, le sionisme c’est tout simplement la réalité de l’Etat d’Israël sous la forme d’un Etat juif doté d’un territoire viable aux frontières réellement sûres et défendables (l’AFP et Consorts disent « L’Etat hébreu » et cela ne choque personne ; alors pourquoi s’insurger contre la formule « Etat juif » ?). Autrement dit, quand je me proclame néo-conservateur catholique et philo-sioniste, j’admets simplement que le peuple hébreu a habité en Palestine et a le droit d’habiter à nouveau en Palestine sous la forme d’un Etat juif doté d’un territoire viable aux frontières sûres : concrètement sous la forme de l’Etat d’Israël actuel, sécurité inclue. A cet égard, il n’y a aucune contradiction entre néo-conservatisme, catholicisme et philo-sionisme. Le courant néo-conservateur rassemble des juifs, des catholiques (George Weigel) et des protestants, aux USA, au Canada, en Australie, en Europe (par exemple en Italie…) et ailleurs. Que je sache, ce mouvement n’a jamais été excommunié par l’Eglise catholique ; ce qui d’ailleurs reviendrait à excommunier des dizaines de millions de catholiques nord-américains, australiens, européen et autres, aussi bien laïcs, que prêtres (l’Abbé Arbez et le journaliste Allafort par exemple…).
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Le fait est qu’en dehors du courant néo-conservateur philo-sioniste, les chrétiens ne reconnaissent généralement l’Etat d’Israël que sous condition. Ils reconnaissent l’Etat d’Israël à condition que celui-ci cède aux Palestiniens : le Sinaï (c’est fait) ; la bande de Gaza (c’est fait également) ; la Judée Samarie (terme historique) dite Cisjordanie (terme colonialiste) ; et la moitié de Jérusalem. Ils reconnaissent l’Etat d’Israël à condition qu’un Etat palestinien soit créé au plus vite (de quel droit cette urgence, n’y en a-t-il donc point d’autres, au Soudan et ailleurs ?). Il s’agit là d’une bien étrange reconnaissance de l’Etat d’Israël. Car la bande Gaza est aux mains des terroristes du Hamas. Et la Judée Samarie, outre la branche armée et terroriste du Fatah, abrite diverses milices armées, terroristes et claniques, dont la principale vocation est, d’une part, la corruption des institutions palestiniennes ; et d’autre part, la non reconnaissance et la destruction de l’Etat d’Israël. Enfin, Jérusalem sous contrôle administratif et policier palestinien, ce serait le chaos garanti sur tous les Lieux Saints de la ville. Quant à la superficie actuelle d’Israël (la taille de la Picardie), aucune nation démocratique au monde n’accepterait de s’en contenter, surtout dans l’actuel climat de haine prédominant. Avec les obus, roquettes et missiles du Hezbollah qui se sont abattus sur la moitié nord d’Israël ; et avec les obus, roquettes et missiles (8.000 à ce jour) du Hamas se sont abattus et qui pleuvent encore sur la moitié sud d’Israël ; avec les ridicules 12 km qui séparent Netanya en Israël, de Tulkarem en Judée Samarie, la démocratie israélienne est la démocratie la moins protégée de la planète. A cet égard être philo-sioniste c’est simplement défendre le droit d’Israël à la même sécurité territoriale que les USA et l’Union Européenne. Or, avec les frontières d’Israël fixées par l’ONU il y a plusieurs décennies, cette sécurité territoriale est, aujourd’hui, tout simplement inexistante, parce que rendue impossible par la haine des voisins d’Israël.
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Mais l’essentiel pour les catholiques devrait - normalement - se situer ailleurs. L’essentiel pour les catholiques devrait - normalement - se situer, d’une part, dans l’origine, et d’autre part, dans l’eschatologie, dans le sort ultime, de la personne humaine et de l’Univers. Concernant l’origine, Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches (ndlr : les chrétiens) ne doivent pas être ingrates envers la racine (ndlr : les juifs) (…) les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise catholique reconnaît le lien qui relie les catholiques avec le judaïsme. L’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes (Nostra Aetate). Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des juifs » (Jn 4, 22). Concernant l’eschatologie, le sort ultime de la personne humaine et de l’Univers, je crois fermement que Dieu aura un seul peuple, Israël et les chrétiens issus des nations. Un seul peuple sur toute la terre. Dieu jugera le monde et l’Eglise de la même manière que l’un et l’autre (le monde et l’Eglise) auront jugé Israël.
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Dans cette dimension eschatologique, le sionisme, ce n’est donc pas la peste. Un journaliste catholique m’a fait un jour la réflexion suivante, je cite (début de citation) : « Catholique veut dire universel. Le sionisme, ce n’est pas vraiment cela. Sauf si vous le traduisez par patriotisme israélien. Mais en Israël, la définition ou plutôt l’application qui est faite du sionisme est souvent beaucoup plus restreinte que cette acception. Et certains Israéliens donnent même au sionisme les contours géographiques rigides de l’Ancien Testament. Avec les conséquences que l’on sait... A part cela, je considère que les Juifs sont nos frères, j’ai des amis en Israël et, comme chrétien, je suis naturellement opposé à toute forme d’antisémitisme. N’oublions jamais que nos racines spirituelles plongent jusque dans l’Ancien Testament ! » (fin de citation).
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J’aimerais revenir, sans porter le moindre jugement, sur l’extrait suivant de la citation mentionnée plus haut : « les contours géographiques rigides (...) avec les conséquences que l’on sait ». Car je crois, en effet, que le dialogue judéo-chrétien achoppe régulièrement sur ce point. A vrai dire, ni les juifs, ni les chrétiens, n'ont une définition unanime du mot « sionisme » et de ses contours géographiques. Dans le jargon politico-médiatique, le mot « sionisme » a une connotation terriblement péjorative. Cela tient notamment au fait que, depuis des décennies, la définition marxiste et la définition islamiste du mot « sionisme » a été adoptée par la quasi totalité de la classe politico-médiatique européenne. Or, cette définition marxiste et islamiste du sionisme était et reste un produit dérivé de l’expression « entité sioniste », expression négationniste disqualifiant l’Etat d’Israël.
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Autrement dit, le dialogue judéo-chrétien sur la légitimité du sionisme est torpillé, sur ses bases mêmes, par l’adoption inopportune d’une terminologie ni juive, ni chrétienne, mais marxiste autrefois et islamiste aujourd’hui. En ce qui me concerne, le sionisme juif et le philo-sionisme chrétien, de façon très concrète et très géographique justement, c’est la viabilité de l’Etat d’Israël dans un espace qui rend possible cette viabilité malgré un environnement musulman foncièrement hostile, pour ne pas dire génocidaire (voir les discours d’Ahmadinejad, du Hezbollah, du Hamas, du Fatah, etc.).
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J’aimerais encore ajouter – ce sera mon seul témoignage – que je me suis rendu en Israël à trois reprises et qu’avant cela, j’ai été pendant des années un supporter inconditionnel et servile de l’OLP. La première fois, j’ai été en Israël en avril 1983 ; la deuxième fois en novembre 1989 ; et la troisième fois en juin 1997. En 1983, je fis la connaissance d’Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du siège européen de l’ONU à Genève, puis de deux historiens britanniques, Bat Yeor, d’origine juive égyptienne et son époux, David Litman, d’origine juive anglaise (deux historiens britanniques dont j’attends toujours que l’on daigne bien vouloir les inviter à la télévision, ne serait-ce que pour compenser les délires de Tariq & Consorts). En 1983 en Israël, je rencontrais Asher Naïm, d’origine juive libyenne, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et Shlomo Bino, d’origine juive irakienne, directeur pour le Moyen-Orient au même ministère. Je suis arrivé à Jérusalem en 1983 complètement athée. J’en suis reparti croyant. La deuxième fois, en 1989, j’ai surtout parcouru Jérusalem, Nazareth et des villes de Judée-Samarie. La troisième fois, en 1997, je me suis notamment rendu à Tel-Aviv, Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Nazareth. Par ailleurs, je me suis rendu, en d’autres occasions, en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et au Maroc (que l’on ne vienne donc pas m’asséner des mrapitudes sur ma soi-disant méconnaissance de l’islam).
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Pour moi, la situation s’est encore davantage éclaircie d’une part, suite à une rencontre interreligieuse avec notamment le Juif Israélien Ruben Berger à l’abbaye de Saint-Maurice. Et d’autre part, depuis que je suis en lien avec la communauté catholique philosémite (autrement dit amie des Juifs) des Béatitudes (qui célèbre la prière d’entrée dans le shabbat tous les vendredi soir) et depuis que je suis notamment en lien avec la Maison Saint-Joseph de cette même communauté des Béatitudes. J’écris que la situation s’est encore davantage éclaircie dans le sens que pour moi la négation d’Israël entraîne - naturellement - la négation de l’Eglise catholique en particulier et la négation de l’Humanité en général. En effet, les conditions de vie déplorables des chrétiens orientaux en terre d’islam ont pour corollaire la volonté de détruire « l’entité sioniste », Israël. De même, si Israël devenait une terre majoritairement musulmane, les conditions de vie des chrétiens orientaux seraient encore pires. Concrètement, les dirigeants des pays musulmans ne reconnaissent ni l’Etat d’Israël, ni la liberté religieuse des chrétiens orientaux en terre d’islam et ces deux refus participent d’une même idéologie.
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C’est pourtant l’inverse qu’une certaine classe politico-médiatique essaye de nous faire avaler, à savoir : céder beaucoup sur la Palestine, c’est beaucoup améliorer nos relations avec les dirigeants des pays musulmans. Il est vrai que nous aimons, aussi, beaucoup, le pétrole… Le Proche Orient est un vaste territoire. Entre Israël, la bande de Gaza, la Judée-Samarie, la Jordanie et la partie orientale du Sinaï, il y aurait très largement la place pour deux peuples, Israéliens et Palestiniens, sans pour autant déplacer d’autres peuples. L’option jordano-palestinienne défendue entre autre par le professeur Guy Millière reste l’option la plus réaliste au stade actuel (lire Houdna paru chez Underbahn). Le problème n’est pas le manque d’espace. Le problème est le manque de reconnaissance effective envers l’Etat d’Israël.
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J’aimerais mentionner à titre bibliographique deux catholiques (en plus de Jacques Maritain, l’Abbé Arbez et l’Abbé Allafort, déjà cités plus haut dans le présent article). A savoir d’une part, Frère Ephraïm, auteur de Jésus, Juif pratiquant, paru chez Fayard, 1987. Et d’autre part, le Père Etienne Richer, auteur de « Aimer Israël: pourquoi ? », paru chez Pneumathèque, Éditions des Béatitudes, 1995.
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Au fait, puisqu’on s’intéresse, paraît-il, à notre catholicité, depuis quand suis-je catholique ? Et c’est quoi, au juste, être catholique ? Catholique veut dire universel c’est à dire attaché à Dieu qui s'étend à tout, qui s'étend partout. J’ai vécu - tant à la maison qu’à l’école et à l’université - dans l’athéisme anticlérical jusqu’à l’âge de 27 ans. Je me suis converti à Jérusalem, en 1983, sans faire exprès, non pas lors d’un pèlerinage, mais lors d’un voyage en relation avec mon activité. Pour moi, le catholicisme en 2009 se vit dans la prière silencieuse que l’on fait et dans le métier que l’on exerce. C’est une foi intérieure. Les catholiques d’aujourd’hui, nous ne sommes pas en position de force. Nous avons peu de pouvoir temporel. Alors contentons-nous d’être des témoins (en grec ancien, chrétien veut dire témoin, entre autre).
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Le monde va mal. Il a besoin d’unité. Si quelqu’un veut faire du prosélytisme et de l’évangélisation, je l’invite à prier et à exercer son métier. Les grands discours (je fais allusion aux bavards professionnels et non pas allusion à Benoît XVI, mais cela, je suppose que tout le monde l’avais compris), les grands discours, écrivais-je, cela ne marche qu’un certain temps. Après, les gens se lassent et repartent déçus. Et si nous voulons de l’œcuménisme, je propose de l’intensifier avec les Juifs. Plutôt que de nous planter avec les islamistes radicaux dans de creux bavardages que les islamistes radicaux eux-mêmes qualifient de creux bavardages. Actuellement, l’islam n’est pas disposé au dialogue alliant foi et raison. La réaction hystérique aux propos – pourtant purement historiques – de Benoît XVI à l’université de Ratisbonne en témoigne. Du reste, Benoît XVI vient de réitéré en Jordanie son invitation aux musulmans, invitation à combiner foi et raison. Sur ce point, le discours d’Aman ne diffère pas du discours de Ratisbonne…
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Cela m’est égal qu’il y ait plus d’un milliard de musulmans et seulement quelques millions de Juifs sur terre. Ce n’est pas un motif suffisant pour privilégier le dialogue avec l’islam au détriment du dialogue avec le judaïsme. Dans le moyen et le long terme c’est l’amitié judéo-chrétienne qui fera rempart aux islamistes radicaux, au Hamas, au Hezbollah, à Al-Qaïda, à Ahmadinejad. Ménager l’islamisme radical, c’est un calcul à court terme. Un calcul qui ne nous créera que des ennuis.
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Et qu’est-ce qui fait de nous des « catholiques sionistes » ? Etre sioniste, c’est reconnaître pour nos frères aînés les Juifs un Etat hébreu dans des frontières réellement défendables. Le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, c’est surtout cela. A entendre les champions de la pensée unique, le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, ce serait du racisme et de l’impérialisme. Quelle débilité ! Regardez la carte du Proche et du Moyen Orient, relisez l’histoire du Proche et du Moyen Orient. Dites-moi au nom de quoi il faut - maintenant - dans le climat de haine qui pollue actuellement le monde musulman, donner au plus vite la Judée Samarie aux palestiniens ? Est-ce cela, un Etat juif dans des frontières réellement défendables ? Déjà le philosophe catholique français Jacques Maritain que j’ai cité dans le présent article, s’attira des ennemis lorsqu’il se déclara amis des Juifs, ami d’Israël, lorsqu’il épousa une Juive, lorsqu’il passa, lui, le Français, quelques années à New York.
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S’attirer des ennemis n’est pas un problème. L’important c’est d’agir en conscience. Bien sûr que mes articles déclenchent parfois des réactions incroyablement haineuses et racistes. Pourtant, je le répète, le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, c’est simplement selon moi reconnaître pour nos frères aînés les Juifs un Etat hébreu dans des frontières réellement défendables. Je m’étonne qu’une demande aussi élémentaire puisse déclencher un « antisionisme » (une judéophobie moderne) à ce point hystérique et haineux. Je m’étonne que dans un espace aussi vaste que le Proche et le Moyen Orient il faille à tout prix et au plus vite créer un Etat palestinien en Judée Samarie. Pour moi la situation est très claire. L’antisionisme est un antisémitisme nouveau et extrême. Il est tout de même incroyable que l’antisionisme ne soit pas passible de poursuites pour racisme. Mais qu’en revanche le moindre propos critique ou humoristique à l’égard de l’islam puisse entraîner des poursuites pour propos racistes. J’ai suffisamment fréquenté à une période de ma vie les milieux antisionistes pour savoir à quel point ces milieux ont la bave aux lèvres.
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L’antisionisme est une idéologie haineuse qui se drape dans la soi-disant défense des droits de l’homme. Si le monde occidental n’est plus antisémite pourquoi ne le prouve-t-il pas dans ses actes ? C’est facile de faire mémoire de la Shoah tout en refusant aux Juifs une terre un peu plus conséquente que la ridicule portion de territoire dont ils disposent actuellement au Proche Orient. La ville israélienne de Netanya sur la Méditerranée est à 12 km de la ville arabe de Tulkarem, donc à portée de roquettes, obus et missiles palestiniens. Israël s’est retiré du Sinaï. Israël s’est retiré du Sud-Liban. Israël s’est retiré de la Bande de Gaza. Résultat : le Sinaï est un lieu de transit pour les armes qui finissent à Gaza. La Bande de Gaza est une république islamique : le Hamastan. Le Sud-Liban est une enclave iranienne dominée par la légion étrangère et mercenaire du Hezbollah. La Judée Samarie est dominée par les milices armées claniques, par le Hamas et par les milices armées du Fatah. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en Judée Samarie – concrètement sur le terrain – en terme « d’autorité », c’est du pipeau.
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Mes confrères journalistes accrédités au Proche et au Moyen Orient le savent pertinemment (Charles Enderlin ne l’a-t-il pas dit à William Goldnadel en Judée Samarie ?). Ils ont peur de l’écrire parce qu’ils ont peur des milices palestiniennes. En réalité, l’Europe vit dans le mensonge. L’Europe fait la part belle aux milieux islamiques, à l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). L’Europe a peur du terrorisme musulman. L’Europe a peur de perdre le pétrole arabe. L’Europe a peur de ses propres banlieues. Et un jour, l’Europe paiera ses propres peurs très cher.
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Enfin, depuis quand suis-je membre du club (pestiféré) des (catholiques) néoconservateurs ? Depuis pas si longtemps que cela. Je suis attaché à un idéal ne transigeant pas sur les valeurs judéo-chrétiennes, un idéal qui demande au moins le respect de ces valeurs, dans une économie libre de marché et dans une société libre et démocratique. Le néoconservatisme, c’est l’amour de la liberté, de la démocratie ; c’est le choix d’une économie libre de marché ; c’est le choix du soutien à Israël ; c’est la vigilance à l’égard de l’islamisme radical ; c’est l’amitié pour les USA ; et c’est la conscience que depuis le 11 septembre 2001, nous sommes en état de résistance face à la guerre que nous déclare l’islamisme radical et ses réseaux de la terreur. Pour moi, le néoconservatisme est un espace politique ouvert. Il peut rassembler des personnes aussi variées que Guy Millière, Bat Ye’or, Alexandre del Valle, Ivan Rioufol, tant d’autres moi-même. La preuve : nous écrivons tous sur les mêmes blogues dans le respect mutuel.
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Maintenant, j’aimerais être encore plus concret. Il se trouve que nous pouvons - dans les pays occidentaux - passer pas mal de frontières avec une petite carte en plastique. On appelle cela une carte d’identité. Je veux contribuer à maintenir cela. Je ne veux pas que les jeunes qui lisent nos articles se retrouvent, un jour, dans une société protectionniste, nationaliste, fermée et policée. Le patriotisme naturel, oui. Le nationalisme nostalgique et paranoïaque, non. A l’époque de Ronald Reagan, j’étais encore sous l’influence de l’antiaméricanisme véhiculé dans les pays francophones. Plus tard, j’ai réalisé, mieux vaut tard que jamais, que ce que Reagan proposait jadis et que Bush a tenté de maintenir vivant jusqu’en 2008, c’est, justement, ce en quoi je crois depuis longtemps.
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Il se trouve qu’en termes politiques, on nomme cela le « néoconservatisme ». Mais on pourrait tout aussi bien nommer cela « conservatisme renouvelé ». Il est vrai qu’en Europe, c’est politiquement très incorrect, de s’afficher néoconservateur. Sous prétexte de ne pas s’aligner sur les USA – personne ne sollicite un tel alignement – sous prétexte de ne pas s’aligner sur les USA, écrivais-je, l’Europe risque de verser dans l’extrémisme de gauche comme de droite. Un extrémisme antiaméricain, anti-israélien, antijuif et antichrétien. Pour les Juifs et les chrétiens, pour les femmes et les hommes libres, ce serait une catastrophe. Ce n’est pas parce que le néoconservatisme est né aux USA qu’il faut l’exclure d’office en Europe. D’autant que les fondateurs américains du néoconservatisme – soit dit en passant – sont de culture et d’origine européenne…
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La vérité, c’est que parmi les néoconservateurs figurent aussi bien des juifs que des protestants et des catholiques. Au nombre des catholiques néoconservateurs figurent par exemple George Weigel, biographe de Jean-Paul II et de Benoît XVI ; et Richard Neuhaus, rédacteur en chef de First Things. Dans le courant néoconservateur on citera également le théologien Michael Novak. Pour prendre un exemple, sur l’intervention alliée (USA, Royaume-Uni, Canada, Australie, Italie, Espagne, etc.) en Irak pratiquement pas un seul évêque américain ne marque, aujourd’hui, une position fortement hostile à la question. Le dernier texte du Président de la Conférence des évêques américains entérine le fait de la présence alliée en Irak. Benoît XVI a lui-même déclaré que cette force armée devait non pas quitter l’Irak mais y rester en mission de paix, c’est à dire pour continuer de pacifier l’Irak.
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Lorsque nous osons simplement défendre la société libre de culture judéo-chrétienne, alors la gauche, l’extrême gauche, l’extrême-droite et les islamistes radicaux nous accusent de prôner la supériorité de la civilisation judéo-chrétienne (personnellement j’ai toujours écrit « société libre de culture judéo-chrétienne » ; et non pas « civilisation judéo-chrétienne »). Ce terrorisme intellectuel à notre encontre de la part de la gauche, de l’extrême gauche, de l’extrême-droite et des islamistes radicaux reste pour moi assez hallucinant. Nous défendons la société libre de culture judéo-chrétienne. Et nos adversaires parlent de la supériorité de notre civilisation. Ne savent-ils donc pas nous lire correctement ? Ou ont-ils simplement un complexe d’infériorité ?
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Quant au dialogue avec les musulmans, je note qu’à ce stade, l’Union Européenne ne dialogue pas avec les intellectuels musulmans réformateurs (ils sont pourtant des centaines et ils attendent toujours notre ouverture au dialogue…). Pour l’instant, l’Europe préfère dialoguer avec l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et avec la Ligue Arabe. Pendant ce temps, la France reporte le jugement du gang des barbares de Monsieur Fofana. Et Monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala prépare des listes électorales antisémites pour les élections européennes de juin. Aucun doute, le plus grand danger qui plane sur la terre, c’est le catholicisme sioniste néoconservateur.
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